Sobriété VS Décoration : le match

Je lisais récemment dans un article que, dans le contexte économique que nous connaissons, bon nombre de foyers et d’entreprises ont adopté des gestes pour réduire leurs dépenses et leur impact énergétique.

Ce phénomène, appelé « Sobriété », est entré dans l’air du temps. Sobriété énergétique, sobriété financière, j’entends même parfois parler d’austérité… à toutes les sauces : sobriété X, sobriété Y,…. SO-BRI-E-TE.

Et forcément, quand on arrive comme une fleur dans ce contexte en parlant de décoration d’intérieurs même quand on est implanté dans le Gers, il y a… comme un décalage !

En effet, on associe souvent la décoration à du superflu, à un investissement financier plutôt conséquent et en période où chacun se fixe des priorités pour maintenir une trésorerie raisonnable – parce qu’on ne sait pas de quoi demain sera fait – on pense que la décoration est non-essentielle, donc on remet ses projets à plus tard.

De même, on associe la décoration au renouvellement de son mobilier – donc à une production de meubles et d’articles de décoration qui va engendrer une consommation énergétique qui pourrait en faire bondir certains, donc on se retient pour respecter son éthique.

La déco : Hors-Sujet ?

Serait-on alors Hors-Sujet lorsqu’en 2023, on parle de décoration d’intérieurs ?

Je vais un peu vous spoiler la fin : je ne le pense pas.

C’est un fait : après l’étape Covid qui nous a tous profondément marqué, les ménages n’ont jamais autant ressenti le besoin de se sentir bien chez eux – tout comme les pros sur leurs lieux de travail.

Et même si, en règle générale, ils aspirent à revenir à l’essentiel, à quelque chose de simple et d’authentique, les conseils d’un (ou d’une) décorateur/rice d’intérieurs leur seraient d’une aide précieuse.

Pourquoi ?

Outre le fait que la discipline nécessite quand même quelques fondamentaux afin de ne commettre aucun impair, l’œil neuf du décorateur qui arrive pour la première fois sur les lieux va leur permettre de gagner un temps considérable sur les actions à mettre en place, d’envisager les choses sous un autre angle afin de créer un intérieur fait pour ses occupants ; tant sur le design que sur la fonction.

Le décorateur peut aussi les aider parce qu’ils ont accumulés des tonnes de choses à leur domicile comme sur leur lieu de travail.

Ils se retrouvent avec une montagne de meubles, d’archives et d’objets déco qui pour la plupart sont là et on ne sait même plus pourquoi…

Vous voyez de quoi je parle ? Ces cartes postales ou ces petits bibelots qu’on pose sur une étagère et qu’on ne regarde même plus, ou juste pour y enlever la poussière qui s’y dépose dessus ; ce vase, cette coupe, ces cadres et miroirs qu’on place un peu au hasard pour « combler le vide ».

Ces archives que l’on garde dans une pièce qui pourrait très bien servir à autre chose. Sans rire, vous avez vu le prix du m² récemment ? C’est pas un peu cher pour abriter vos tas d’archives ?

Avec tout ça, votre intérieur se retrouve saturé, l’énergie ne circule plus et on étouffe dans un intérieur pourtant spacieux à la base.

Et là je dis : STOP !

Le vide est bon

Certes, combler le vide c’est le propre de l’Homme.

C’est vrai pour les sentiments, mais c’est vrai aussi pour l’espace : dès qu’il y a un espace vide, hop! Il faut le remplir ! C’est un vrai sujet de psychanalyse ça ! Certains magazine vous donneront mille façons de le faire.

Mais parfois le vide est bon.

Avoir des espaces aérés, où l’on se sent respirer, où l’on peut apprécier la dimension des choses, prendre du recul et pourquoi pas faire quelques pas de danse !

La déco raisonnable et raisonnée

Je suis pour une décoration raisonnable et raisonnée.

Si un objet fait partie d’un intérieur, c’est qu’il y a une raison. Si ce n’est pas fonctionnel – j’entends par là une vraie fonction voire un remède feng shui qui va servir votre intérieur – la raison sera sentimentale. S’il n’a pas de (vraie) fonction ou ne sert aucun sentiment de satisfaction, c’est un ramasse-poussière qui n’a rien à faire là.

Le mieux est de s’en séparer ou de lui trouver une nouvelle fonction, le détourner, faire du up-cycling, adopter la « slow déco »

Certaines enseignes comme Scop3 ce sont spécialisées dans le revente de mobilier de seconde main pour les professionnels. D’autres proposent de reprendre votre ancien mobilier quand vous en achetez un nouveau sur le modèle de l’éco-contribution. Des associations vous débarrassent de votre mobilier pour en faire bénéficier des familles plus modestes. Certains artistes récupèrent même d’anciens meubles pour leur donner une seconde vie – et parfois le rendu est bluffant ! Vraiment !

Parfois, nul besoin de dépenser des sommes astronomiques ! Votre mobilier peut tout simplement être valorisé juste en modifiant un peu son environnement : comment retrouveriez-vous/apprécieriez-vous un diamant au milieu de milles autres pierres ? Ce serait dur, non ?

Se poser les bonnes questions

Sans aller jusqu’au remplacement de tout votre mobilier, vous êtes-vous déjà poser la question : « quel élément est vraiment indispensable dans mon intérieur ? ».

Parfois on pense : « j’ai besoin de tout ça pour y mettre telle ou telle chose. »

Mais est-ce que j’ai vraiment besoin de telle ou telle chose ?

Si la réponse est non, pourquoi garderiez-vous l’ensemble ?

A l’occasion, posez-vous cette question.

Vous avez déjà entendu parler de cette jeune japonaise Marie Kondo ? Mondialement connue pour sa méthode de rangement KonMari, une de ses règles est de remercier chaque objet pour la joie qu’il vous a procuré avant de vous en séparer.

Essayez !

Et notre duel alors ?

Le résultat du match Sobriété VS Décoration, vous l’avez compris, se termine bien pour nos deux adversaires qui n’en sont pas.

Sobriété et déco font bon-ménage, naturellement !

On peut être déco et éco ! Être déco-responsable !

Mon conseil pour une déco réussie :

Commencer par désencombrer l’espace pour que l’énergie circule librement et de façon harmonieuse
Privilégier la QUAlité à la QUANntité : ce qui compose votre décoration doit vous parler, doit vibrer dans votre intérieur.
Et enfin garder en tête ce vieil adage : une place pour chaque chose et chaque chose à sa place

Se débarrasser d’objets sans culpabiliser et sans le regretter ça s’apprend. Ma consœur Mylène, spécialiste du minimalisme, vous dirait la même chose !